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23 mars 2023
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La conférence de presse commune de la Première-ministre Viorica Dăncilă et du Président du Parlement européen, Antonio Tajani

Antonio Tajani : Mesdames et Messieurs les journalistes, avant tout, je voudrais souligner l’appui du Parlement européen pour la Présidence roumaine et tel que je l’ai déjà dit lors de nos réunions bilatérales, il faut travailler durement pour arriver à une solution en ce qui concerne le paquet de mesures sur la migration : La réforme de Dublin est une priorité pour le Parlement européen. Il y a un désir fort au sein du Parlement européen d’arriver un accord avec les États membres en ce qui concerne le paquet de mesures sur l’immigration. Il faut faire plus. La solution se trouve dans les mains du Conseil et c’est pourquoi nous essayons de collaborer davantage avec la Présidence roumaine. Ceci est très important pour nous, comme je l’ai déjà dit. L’autre point important – le Brexit, les élections européennes – à notre avis il est fondamental d’obtenir un accord au niveau législatif sur les questions les plus sensibles. Il faut envoyer des messages corrects aux citoyens européens avant les élections européennes. En ce qui concerne le budget, nous souhaitons que le cadre financier soit voté. Nous savons que ce n’est pas facile, mais pour nous, comme je le disais, il est extrêmement important. Le cadre financier pluriannuel démontrera que nous avons pris l’engagement de trouver les meilleures solutions pour répondre aux attentes des citoyens, des solutions en ce qui concerne l’immigration, le chômage parmi les jeunes, la lutte contre le terrorisme, le chômage en général et la défense de nos frontières. Pour nous, ceux-ci sont les points-clé. La Présidence roumaine peut compter avec tout notre appui et nous comptons avec l’appui de la Présidence pour nous aider avec ces questions très importantes. Je vous remercie ! Madame la Première-ministre vous avez la parole.

Viorica Dăncilă : Je veux remercier le président Antonio Tajani et tout le Parlement européen pour l’accueil chaleureux que j’ai reçu à Strasbourg dans le cadre de la session plénière d’aujourd’hui, où nous avons présenté notre vision européenne qui se reflète dans le Programme des priorités de la Présidence roumaine du Conseil de l’Union européenne. Lors des discussions d’aujourd’hui j’ai montré que l’objectif central de la Présidence roumaine du Conseil de l’UE est de contribuer à la création d’une Europe plus unie et plus cohésive. Celle-ci est aussi la raison pour laquelle j’ai choisi le slogan de notre présidence : « La cohésion, une valeur européenne commune ». J’apprécie l’appui exprimé par le président Tajani dans les discussions que nous avons par rapport à cet objectif central de notre Présidence du Conseil de l’UE. Nous sommes tombés d’accord sur le fait que sans une Europe unie, cohésive, on ne pourra pas donner les réponses nécessaires aux défis actuels avec lesquels l’Union se confronte et obtenir les résultats concrets que nos citoyens attendent. Tel qu’on l’a déjà dit lors de la réunion du Parlement européen, nous avons 242 dossiers qui attendent une réponse. Il s’agit des dossiers difficiles, qui supposent un consensus et nous espérons qu’avec le Parlement européen et la Commission européenne, nous pourrons clôturer un maximum de dossiers qui se retrouvent sur l’agenda européen. En même temps, tel que le président du Parlement européen l’a déjà mentionné, il faut donner des réponses à des défis avec lesquels l’UE ne s’est pas confrontée auparavant – et ici je parle du Brexit – et, à la fois, à l’avenir de l’UE après le Brexit. Un événement important dans ce sens sera le Sommet de Sibiu, où nous allons ébaucher ensemble avec les États membres l’avenir de l’UE.

Le cadre financier pluriannuel représente un autre défi, un dossier important, pour lequel nous devons faire des pas importants et, en même temps, il faut également donner une attention particulière aux politiques traditionnelles, comme la Politique agricole commune et la Politique de cohésion, et aux dossiers liés à la migration, à la politique d’asile, au terrorisme, à la politique de défense, à la politique externe. Tous ces dossiers ont besoin d’un consensus que nous espérons pouvoir trouver dans le cadre du Conseil.

La Roumanie remplira sa tâche de médiateur impartial et de facteur de facilitation du consensus et nous espérons que nos réponses soient aussi proches que possible des citoyens européens. Trouver des réponses à tous ces défis et clôturer un maximum de dossiers sont des tâches qui devront être remplies dans la première partie de l’année, car, comme vous le savez déjà, au mois de mai il y aura des élections europarlementaires. Donc nous devons concentrer notre activité dans la première partie de l’année. Nous espérons que par les réponses que nous allons donner, par les décisions que nous allons prendre ensemble, l’Union européenne deviendra plus forte grâce aux résultats concrets orientés vers les citoyens. Il est important que les citoyens puissent ressentir mieux les résultats tangibles et la valeur ajoutée du projet européen, puisque ceci est nécessaire dans le contexte des prochaines élections européennes.

En tant que Présidence du Conseil de l’UE, nous sommes décidés à remplir un rôle constructif dans l’identification, à l’aide du Parlement européen, des meilleures modalités d’avancement du processus d’intégration européenne, poursuivant à la fois un agenda positif, consensuel et, comme je l’ai déjà mentionné, orienté vers les citoyens.

Reporter : Une question pour les deux hauts fonctionnaires. Monsieur le président Tajani, vous et d’autres responsables des institutions de l’Union européenne avez mentionné que vous attendez que la Roumanie fasse avancer autant que possible les négociations pour le cadre financier pluriannuel. Dans ce nouveau cadre financier pluriannuel il y a un programme appelé « Valeurs et démocratie dans l’Union européenne ». Est-ce que jeudi vous allez voter sur ce programme et sur les normes concernant le gel des paiements destinés aux pays où l’État de droit n’est pas respecté ? Quelles sont les attentes concrètes que vous avez de la Présidence roumaine du Conseil de l’UE en ce qui concerne l’avancement des négociations du cadre financier pluriannuel sur cette question, vu la possible opposition du Conseil ? La Hongrie et la Pologne seraient seulement deux exemples d’État qui pourraient bloquer ceci. Et pour Madame la Première-ministre : est-ce que l’avancement des négociations sur le cadre financier pluriannuel constitue une priorité pour la Roumanie ? Dans ce cadre délimité, disons, de la Présidence, quelle est la position que la Roumanie adoptera, en tant que Présidence du Conseil de l’Union européenne, à ce sujet, c’est-à-dire le gel des paiements destinés aux États membres de l’UE où l’État de droit n’est pas respecté ou bien il est compromis ? Merci beaucoup !

Antonio Tajani : En ce qui concerne le cadre financier pluriannuel, nous insistons qu’il soit adopté le plus vite possible, au moins le cadre général, et en ce qui concerne les différents programmes nous souhaitons qu’ils puissent être approuvés avant les élections. Nous avons insisté là-dessus et nous avons essayé de faire comprendre au Conseil des États membres que nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas donner des réponses aux citoyens. Nous avons fait des propositions accompagnées par des chiffres. Nous avons demandé que le budget communautaire augmente de 1% à 1,3% et nous avons misé sur des ressources propres. Nous ne voulons pas débattre avec la Conseil sur chaque programme qui nous intéresse. Pour l’instant il s’agit d’adopter le cadre général pluriannuel puisqu’on ne peut pas parler sur les fonds, par exemple destinés à la politique agricole commune, tant qu’on ne sait pas ce qui arrivera avec le Royaume Uni. Pour autant, on ne peut pas parler sur des programmes individuels, donc je ne peux pas vous dire ce qui se passera avec la position de la Pologne, de la Hongrie ou la Roumanie. Nous ne débattons pas les programmes individuels maintenant.

Viorica Dăncilă : Ces aspects sont à présent en cours de négociations dans le Conseil. Nous devons continuer les négociations avec les États membres et nous devons prendre en compte les propositions faites par les États membres. Pour le reste, il est très important que tout critère lié à l’utilisation des fonds européens soit clair, transparent et dans l’intérêt du bénéficiaire directe des fonds européens. Je pense que ces aspects doivent être pris en compte et, tel que je l’ai déjà dit, la Présidence tournante doit être un médiateur impartial et apporter de consensus entre les États membres.

Reporter : C’est une question pour Monsieur le Président Tajani, mais aussi pour Madame la Première-ministre Viorica Dăncilă. Monsieur Tajani, la semaine passée, lorsque vous vous êtes rendu en Roumanie, vous avez dit que vous alliez lancer un appel vers les autres États membres en ce qui concerne le problème du Schengen. Nous savons très bien qu’il s’agit d’un double standard qui s’applique au niveau européen dans ce problème de la Bulgarie et de la Roumanie, mais ce double standard se retrouve dans d’autres situations aussi. Qu’est-ce que vous pouvez faire, en tant que Président du Parlement européen, de façon à ce qu’au niveau de l’UE ne se ressente plus une différence entre les citoyens, vu que des élections europarlementaires si importantes approchent, tel que vous l’avez mentionné il y a quelques minutes ? Madame la Première-ministre Viorica Dăncilă comment vous allez lutter pour l’élimination de ce double standard, de la position que vous allez avoir pendant ces six mois ? Merci.

Antonio Tajani : Je répète ma position à faveur de l’entrée de la Bulgarie et de la Roumanie dans l’espace Schengen. Lors de mon discours officiel de la semaine passée à Bucarest, j’ai lancé un appel dans ce sens. Je l’ai fait également lors de la conférence de presse. Je n’ai pas changé d’idée. De mon point de vue, la Bulgarie et la Roumanie peuvent entrer sans problème dans l’espace Schengen.

Viorica Dăncilă : Comme vous le savez déjà, la Roumanie remplit tous les critères techniques pour rejoindre l’espace Schengen. Déjà depuis le 2011, la Commission a souligné cet aspect et je pense que tous les pays devraient prendre cette décision politique, justement pour donner de la confiance dans l’Union, pour donner de la confiance qu’il n’y a pas de différences d’approche entre les différents États membres. Je fais confiance au soutien de Monsieur le Président Antonio Tajani, je fais confiance au soutien du Président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Cette décision politique d’adhésion de la Roumanie à l’espace Schengen doit être prise jusqu’à la fin du mandat de la Présidence roumaine, je pense qu’il faut qu’elle soit prise même avant les élections europarlementaires puisque ceci donnerait plus de confiance dans l’Union européenne, montrerait qu’il n’y a pas d’États de premier rang et d’États de deuxième rang ou des citoyens de premier rang et des citoyens de deuxième rang. Il s’agit d’un acte de justice envers les deux pays et ceci doit se faire par la reprise des discussions avec les États qui s’opposent à l’adhésion de la Roumaine à l’espace Schengen. Je ferai cette démarche. Cette démarche doit être faite aussi par le président de la Roumanie et je pense que cette discussion devrait avoir lieu au sein du Conseil JAI.

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